De part et d’autre de l’autel central, nous retrouvons des piliers ronds, comme ceux de la nef, surmontés de chapiteaux, continuant d’évoquer la vie de Jésus. Sur ceux de gauche, ce sont des scènes de la Passion : depuis Gethsémani jusqu’au Christ aux outrages recevant la couronne d’épines, en passant par le reniement de Pierre et la flagellation par les soldats romains. Sur ceux de droite, ce sont des scènes de la Résurrection : depuis la sortie glorieuse de Jésus du tombeau jusqu’à la Pentecôte en passant par la rencontre des disciples d’Emmaüs et l’Ascension. Pour passer du dernier chapiteau de la Passion au premier de la Résurrection, il nous faut suivre comme une diagonale invisible qui relie ces deux piliers.

Au centre de cette diagonale se trouve précisément l’autel central. Mais sur ce chemin, en gardant les yeux levés, nous découvrons alors un dernier vitrail qui était jusque invisible à nos yeux : au-dessus de la tribune de l’orgue, sur le porche d’entrée, le vitrail de la crucifiction… Plus exactement même le moment le côté du Christ crucifié vient d’être transpercé par la lance du soldat romain.

Ainsi, l’autel central est en permanence entouré, comme soutenu, par le mystère de la PassionRésurrection. Et depuis la place du célébrant, nous voyons que s’offre à notre regard le transpercement du côté du Christ. S’accomplit par levers et prophétique de l’évangile selon saint Jean :

«ils lèveront les yeux vers Celui qu’ils ont transpercé.»(Jean 19, 37)

Gethsémani
(Mt 26, 36-45//Marc 14, 32-41//Luc 22, 39-46)

«Alors du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre.»(Luc 22, 43-44)

Jésus pleurant des larmes de sang avec l’ange le réconfortant

Pierre, Jacques et Jean dormant dans un olivier

Reniement de Pierre
(Matthieu 26, 58-75//Marc 14, 66-72//Luc 22, 55-62)

Le diable se cache au milieu du feu et accroche de son doigt crochu le genou de Pierre pour l’entrainer

Pierre est comme désarticulé: sa tête est tournée à 180° son corps vertical est comme une ligne brisée mais son regard est tourné vers Jésus

Flagellation
(Matthieu 27, 26//Marc 15, 15//Luc 23, 11//Jean 19, 1)

Ce sont Adam et Eve, figures du péché de l’humanité qui participent à la mise à mort de Jésus

La corde entravant jésus qui tombait verticalement au chapiteau précédent est tenue ici par un homme et une femme…

Christ aux outrages 
(Matthieu 27, 28-31//Marc 15, 16-20//Luc 23, 11//Jean 19, 2-3)

Un homme agenouillé se moque de Jésus

Roseau + manteau pourpre + couronne d’épines = les instruments de la dérision

Résurrection
(Matthieu 27, 65-28, 10//Marc 16, 01-08//Luc 24, 1-10)

Les gardes endormis devant un soleil bien pâle

Jésus dans une mandorle rayonnante devant la pierre encore scellée

Les femmes allant au tombeau

Disciples d’Emmaüs

Les disciples d’Emmaüs qui entourent Jésus sont un homme et une femme. Or l’on sait que l’un des disciple s’appelle Cléophas. Le deuxième disciple pourrait donc être son épouse, Marie, présente au pied de la croix selon ce que rapporte l’évangile de saint Jean (19, 25).

«Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent» (Luc 24, 30-31)

Ascension
(Luc 24, 50-51//Actes 1, 09-11)

Pentecôte
(Actes 2, 01-03)

Marie est au centre du groupe des apôtres, ce qui est logique puis qu’elle est à prier au milieu d’eux :

«Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus» (Actes 1, 14)

Par sa place au centre Marie est signifiée comme mère de l’Eglise.

Remarquons que la flamme au-dessus de la tête de Marie sort du cadre, tout comme l’était la mandorle rayonnante entourant le Ressuscité devant la porte du tombeau. Ce sont les deux seuls endroits un motif déborde du cadre du chapiteau. C’est une manière de dire que ces 2 évènements, Résurrection et Pentecôte, débordent les limites de l’Espace et du Temps : ils restent dans le Présent, c’est le présent, le cadeau, le don permanent de Dieu pour nous…